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87ème Prix Interallié

Quels sont les dessous du Prix Interallié ?

Qui n’a jamais rêvé de découvrir les coulisses d’un Prix Littéraire ? Comment se déroule la remise du prestigieux Prix Interallié ? Pourquoi les auteurs ne sont pas prévenus en avance ? Autant de questions et de réponses que j’ai explorées dans les coulisses du 87ème Prix Interallié, qui a récompensé dernièrement  l’essayiste, homme politique et philosophe Gaspard Koenig, au restaurant Lasserre. 

Par Estelle GUEÏ

 

Un prix aussi prestigieux que le Goncourt

Présidé par le célèbre Académicien Jean-Marie ROUART, la remise du Prix Interallié s’est déroulée pour la 87 ème édition chez Lasserre près des Champs-Élysées, Avenue Franklin Roosevelt, une institution parisienne où les vestiges des soirées les plus débridées trônent dans des cadres en noir en blanc. Près d’un siècle d’histoire et d’art de vivre à la française défilent sous nos yeux.

 

Lasserre, une institution des soirées mondaines parisiennes !

 

L’intérieur du salon feutré, aux moquettes épaisses, aux fresques murales oniriques et lourds rideaux vert Rolex, soulignés de délicates dorures, nous apaise et nous invite à la quiétude récréative. J’ai comme l’impression d’être immergée dans l’univers de Fitzgerald, à l’époque des années folles, dans un Paris bouillonnant de génies créatifs, de plumes incisives et de soirées défiant toutes les imaginations. 

Chez Lasserre, pas de place à l’aphantasie ! Le décor suranné stimule tous les sens. Ses meubles laqués Nouvel Empire, aux salons privatifs ornés de tables aux couverts en argent !

 

L’ambiance est propice à élire de belles plumes et à lire, au luxueux restaurant étoilé, Lasserre

 

Les premiers invités attendent sagement dans un grand salon aux lambris et aux ornements raffinés. L’ambiance est chaleureuse, journalistes, auteurs, mécènes et amateurs de littérature attendent patiemment l’arrivée du Jury, qui annoncera le lauréat. Je sympathise avec un confrère du JDD (Journal du Dimanche), Erwan, qui se prête avec humour au jeu de la vidéo dédicace pour la communauté de KissCiteurs. Amoureux d’histoire et de culture, Erwan me parle notamment de son nouveau roman, qu’il présentera en séance de dédicaces lors d’un événement littéraire que nous couvrons également : le 13ème Salon de l’Histoire. Un événement de prestige organisé par Cocktail & Culture, sous le patronage de la Maire du 8ème arrondissement de Paris, dans les Salons du Cercle National des Armées.

Les membres du jury du Prix Interallié, présidé par l’Académicien et Romancier, Jean-Marie Rouart, entourent la Maire du 8ème, Jeanne d’Hauteserre

Les photographes font crépiter leurs appareils, une fébrilité se fait ressentir au sein du public impatient. Soudain, un pan du mur du salon semble trembler… Dans une jolie mécanique, la cloison murale couleur vert eau, se lève lentement, comme un rideau de théâtre ! Près d’une table recouverte d’une épaisse nappe blanche, le Président du Jury, Jean-Marie ROUART se tient debout, dans un costume bleu marine à la cravate rouge si reconnaissable lors de ses apparitions publiques. Ses yeux pétillent, il regarde malicieusement son auditoire et ménage le suspens.

L’influenceuse et journaliste que je suis, sait déjà que hors de cette bulle ouatée, le nom du lauréat a déjà filtré sur les réseaux sociaux et dans la presse depuis plusieurs dizaines de minutes…Cependant, notre petit comité savoure cette sensation de pénétrer dans le secret des dieux. 

On redevient alors comme des enfants cabotins, attendant les cadeaux de la hotte du père-noël sachant bien que l’homme à la barbe blanche n’existe pas, sauf dans les chimères.

Mais l’homme ou la femme ne sont-ils pas d’éternels adolescents ? 

Un état d’esprit contagieux et bienfaisant qui nous fait vite oublier, le temps d’un instant, la course à l’information. Cette satanée infobésité et les jeux de postures narcissiques pour apprécier la surprise de voir élire par un jury impartial le prochain lauréat du Prix Interallié.

 

Cette année le nouveau Président du jury du Prix Interallié est l’Académicien et Romancier, Jean-Marie Rouart. Il succède à Philippe Tesson

 

Le Prix Interallié : Prés d’un siècle d’Histoire et de romans !

Ce Prix honorifique, aussi réputé que le Prix Goncourt, aurait été créé entre deux-guerres, en 1930 sous l’impulsion d’une bande de copains, composée d’une trentaine de journalistes, qui déjeunaient au Cercle de l’Union Interalliée à Paris, en attendant les délibérations des dames du jury du Prix Femina. C’est ainsi que l’idée de lancer un prix honorifique récompensant les auteur(e)s à la fois journalistes, est née !

Le 1er Lauréat fut l’homme politique André MALRAUX, pour son roman publié chez Grasset, La Voie royale, en 1930. S’ensuivra ensuite une liste impressionnante de lauréats et de lauréates, tous plus prestigieux les uns que les autres : Antoine BLONDIN (Un singe en hiver), Michel DÉON (Les poneys sauvages), Philippe LABRO (L’Étudiant étranger), Jean-Marie ROUART (Les feux du pouvoir), Franz-Olivier GIESBERT (La Souille), Gonzague SAINT-BRIS (Les vieillards de Brighton), Frédéric BEIGBEDER (Windows on the World), Michel HOUELLEBECQ (La possibilité d’une île), Irène FRAIN (Un crime sans importance)….

C’est dans ce fleuve d’auteurs iconiques, que le Président du jury du Prix Interallié, Jean-Marie ROUART, reprend le flambeau de son prédécesseur, l’historien et journaliste Philippe TESSON

Sa grande silhouette d’homme de théâtre, romancier à la mémoire eidétique, fait face à son auditoire. La pupille acérée, le verbe affûté et le timbre de voix parfois chevrotant, comme pour ménager son suspens, l’homme savoure le moment ! A ses côtés les 7 autres membres du jury composés de Stéphane DENIS, Gilles MARIN-CHAUFFIER, Éric NEUHOFF, Christophe ONO-DIT-BIOT, Jean-Christophe RUFIN, Jean-René VAN der PLAETSEN et Florian ZELLER, l’écoutent la mine amusée, plongés dans un même recueillement cérémonial. Je trouve cependant dommage que dans le jury il n’y ait pas de femmes…

 

Le Président du Prix Interallié, Jean-Marie Rouart et la Maire du 8ème arrondissement de Paris, Jeanne d’Hauteserre, lors de la remise du Prix Interallié chez Lasserre

 

Gaspard Koenig, le nouveau lauréat du Prix Interallié 2023

Une fan dans l’auditoire, telle au concert de Johnny HALLYDAY crie : « Jean-Marie ! Jean-Marie ! Salut les copains ! Ce sont les copains ! » L’ambiance est bon enfant et la bonne humeur intergénérationnelle nous donne le sourire. Sa joie contagieuse détend l’atmosphère faussement compassée. Dans un rapide discours en hommage à Philippe TESSON, Jean-Marie ROUART en profite pour saluer « en pensée » son ami et confrère du Figaro, Bertrand de SAINT VINCENT, dont le recueil de nouvelles, Une certaine désinvolture, était aussi en lice, au coude à coude avec le gagnant, Gaspard KOENIG. 

 

Le lauréat du Prix interallié, Gaspard Koenig, interviewé par Erwan du Journal du Dimanche (JDD)

 

Lorsque son nom est confirmé, je ne peux m’empêcher de lancer un cri de « houra ! », car ayant découvert le livre en avant-première cet été, avant les libraires et les journalistes, grâce à un ami éditeur, j’avais tout de suite détecté le talent et le potentiel de ce brillant essayiste, philosophe, homme politique et romancier !

Candidat à l’élection présidentielle en 2022, Gaspard KOENIG a créé le mouvement politique Simple et le groupe de réflexion GenerationLibre en 2013 pour prôner un libéralisme classique. A l’image de son roman Humus qui à travers le destin croisé de 2 étudiants en agronomie, Arthur et Kevin, nous fait découvrir le monde des start-up avec sa cohorte de requins (parfois « rouquines ») le milieu rural, les rouages du complotisme, et surtout ces héros de l’ombre, ou plutôt de la terre : les vers de terre ! 

 

Auteur, philosophe, essayiste, homme politique, Gaspard Koenig est le gagnant du Prix Interallié

 

Comme le gagnant n’est prévenu que 15 minutes avant le verdict annoncé « officiellement » au public, celui-ci apparaît quelques dizaines de minutes après l’annonce. Gaspard KOENIG fait son entrée dans le salon. Son style élégant évoque à la fois la modernité avec son jean brut, contrasté par un gilet gansé orange Hermès de velours, ajusté sur une chemise bleue layette.

Le sourire lumineux de Gaspard KOENIG dégage une aura instantanée. Le visage heureux du romancier enfin compris par ses pairs et par son public, sert les mains des convives

Il y a notamment la Maire du 8ème arrondissement, Mme Jeanne d’Hauteserre, ainsi que les fondatrices de l’association littéraire, Cocktail & Culture, Michèle et Alexandra ROSSI. L’attachée de presse de Gaspard, Manon, de la maison d’édition l’Observatoire, est aux anges : son poulain aura son bandeau « Gagnant du Prix Interallié » sur les romans Humus, diffusés chez tous les libraires de France et de Navarre !

Les créatrices de l’association littéraire, Cocktail & Culture, Michèle Rossi et Alexandra Rossi aux côtés de Gaspard Koenig

Avant de me rendre à d’autres événements parisiens de prestige, puis à la soirée organisée par l’éditeur de Gaspard KOENIG, sur le rooftop de l’Observatoire,  je savoure ce petit moment désarmant, où au détour d’une interview avec le lauréat, le Président du Prix Interallié, Jean-Marie ROUART, demande subrepticement au photographe de la célèbre agence de photographie américaine, Getty Images de prendre la pose « avec la Directrice et Influenceuse de KissCity Paris, Estelle ! »

Un moment d’adrénaline en total égo trip, où je m’interroge malicieusement : « Est-ce aux flashs de Getty Images que nous pouvons mesurer notre pseudo influence et audience ? » That’s the question !

 

Le lauréat, auteur de Humus, Gaspard Koenig, le Président du Prix Interallié, Jean-Marie Rouart et Estelle Guei (auteure, journaliste et influenceuse)

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