Cannes 2025 : Que faut-il retenir de la cérémonie d’ouverture ?

La 78ème Cérémonie d’Ouverture du Festival de Cannes

La cérémonie d’ouverture de la 78e édition du Festival de Cannes ce mardi soir a été marquée par un défilé de personnalités. Les photos de cette cérémonie d’ouverture prise au Palais des festivals, étaient particulièrement grandioses avec  des stars d’envergure : Quentin Tarantino, Leonardi DiCaprio, Robert de Niro, Mylène Farmer, Juliette Binoche, Halle Berry…

Par Estelle GUEÏ KYRIACOS

 

 

 

 

 

Des discours engagés

Au milieu de ces étoiles du 7^ème art en tenue de gala, on a pu reconnaître l’acteur Laurent Lafitte, affichant sous sa moustache, un sourire enfantin, émerveillé.

Ensuite, le maître de cérémonie a entamé la soirée en la dédiant à l’actrice de « Rosetta », Émilie Dequenne, disparue suite à un cancer, le 16 mars 2025 à l’âge de 43 ans.

Émue, la salle s’est levée pour lui rendre hommage, en même temps que Lafitte : «Elle est née au Festival de Cannes. Sa délicatesse humble et puissante va manquer».

 

Une véritable photo de famille

 

Avec habilité, Lafitte a partagé un discours sur l’engagement des comédiens : « Un acteur, ce n’est pas qu’un petit être égocentrique occupé à regarder ses films entre deux piqûres d’Ozempic (médicament utilisé pour perdre du poids) », a-t-il déclaré avec humour.

Pour illustrer son propos, Lafitte a cité en exemple « Richard Gere, qui défend le Tibet et peut dire adieu à sa carrière en Chine », « Isabelle Adjani, qui met sa vie en danger en lisant Les Versets sataniques » ou encore : « Sans oublier un autre acteur, devenu chef de guerre, Volodymyr Zelensky. »

La politique de Donald Trump n’était pas en reste : « À l’heure où le climat, l’équité, le féminisme, les LGBTQIA +, les migrants, le racisme ne sont plus seulement des sujets de films, mais les mots interdits par la première puissance mondiale, nous avons le devoir de nous demander quelle sera notre prise de parole et si nous en aurons le courage. »

Après avoir dénoncé ce « multimilliardaire » qui « rabote à la tronçonneuse des programmes d’aide mondiaux destinés aux plus faibles », Lafitte a conclu en dénonçant : « Si on demande au cinéma de plus en plus d’inclusivité (…), c’est donc bien qu’il peut changer le monde ».

 

 

La Présidente du jury du 78^ème Festival de Cannes, Juliette Binoche, a quant à elle évoqué « les otages du 7-Octobre » et les migrants qui meurent noyés « dans un sentiment d’abandon et d’indifférence ». L’actrice a aussi évoqué la photojournaliste, Fatma Hassouna, tuées avec six de ses proches, à Gaza, le 16 avril dernier, alors que la veille elle apprenait que le documentaire dans lequel elle figurait avait était sélectionné à Cannes.

Autre vibrant hommage, celui du réalisateur, David Lynch, décédé le 16 janvier à l’âge de 78 ans. Les images de ses films ont défilé sur le grand écran. Soudain, toute de noire vêtue, les paupières dorées et la chevelure flamboyante, Mylène Farmer est apparue. Sa voix iconique a résonné dans le Palais, accompagnées d’un piano. Très proche du cinéaste, qui était son ami, Mylène Farmer a entonné une chanson d’une infinie douceur : « Partout, partout, c’est fou. Je te sens près de moi », « Moi, je veux des vagues qui submergent mon âme.

 

 

Les larmes de De Niro

Après cette parenthèse musicale, la salle a fait une standing-ovation à « l’immense Leonardo DiCaprio », venu remettre une Palme d’or d’honneur à Robert De Niro.

Nœud papillon, raie sage et mains croisées devant lui comme un premier communiant, le comédien de « Titanic », « Inception » et du « Loup de Wall Street » a raconté comment il avait impressionné son aîné lors du casting de « Blessures secrètes » en 1992.

Robert de Niro a évoqué les valeurs Républicaines lors de la Cérémonie d’ouverture du 78ème Festival de Cannes

 

Leo du haut de ses 18 ans lui avait hurlé : « Bob a dit Je veux l’avant-dernier acteur qu’on a vu (…). Ça a été le début de ma carrière cinématographique. » Plus tard, c’est « Bob », encore, qui a suggéré à Martin Scorsese de « travailler avec ce gamin ». En larmes, De Niro a remercié son a ami « Leo » sans oublier de rappeler les valeurs Républicaines :  « Nous devons agir, et agir aujourd’hui, sans violence, avec passion et détermination. Liberté, égalité, fraternité. Vive le Festival de Cannes, merci ! »La cérémonie s’est achevée en légèreté, avec un Quentin Tarantino gagesque. Le réalisateur de « Pulp fiction » a déclaré le Festival de Cannes ouvert en hurlant. Puis il est sorti de scène en mimant un automate, avant de revenir quelques instants plus tard pour poser dans une jolie photo de famille glamour et puissante du 7^ème art !