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Cinéma : Grand Gaillard

C’est dans une salle remplie du cinéma Gaumont Convention (Paris XV) que je me rends à la projection privée, du nouveau court-métrage des frères jumeaux, Hicham et Samir HARRAG.  Le public est au rendez-vous : producteurs, personnalités du show-biz, cinéphiles et médias, ont accueilli dans une belle ovation, ce nouvel opus cinématographique, sélectionné à l’Urbain Film Festival de Paris. Talents à suivre, issus de la nouvelle génération Kourtrajmet !

Par Estelle GUEÏ

 

Des thèmes sensibles évoqués avec brio

Les Frères HARRAG, Réalisateurs et Estelle GUEÏ

Entre traumatisme de guerre et l’handicap lourd d’un proche, pas facile de captiver le grand public avec des thèmes aussi dramatiques, surtout en plein COVID-19… Le décor est installé dans un HLM de la banlieue parisienne, où le jeune Brahim, 27 ans, est en charge de son grand frère, Medhi, de dix ans son aîné, souffrant de trouble de stress post-traumatique. On rentre dans l’intimité d’un jeune homme courageux, qui doit faire face aux crises de son grand-frère (interprété par un Mahdi Alaoui, magistral dans le rôle à contre-courant d’un handicapé lourd), tout en gérant les menaces d’expulsion et les factures impayées. La situation devient vite difficile pour Brahim….

Les spectateurs découvrent avec consternation, la dure réalité des aidants familiaux, qui représentent  11 millions de personnes en France qui s’occupent quotidiennement d’un proche dépendant, handicapé ou malade. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un voisin, qui en plus des professionnels de santé apporte au dépendant son soutien. Une dure réalité psychologique que les frères HARRAG arrivent à retranscrire sans tomber dans le mélo-dramatique ou les bons sentiments gluants.

Divisé entre le maintien de son frère à son domicile ou son internement en hôpital psychiatrique, les conflits intérieurs de Brahim se disputent, alors qu’il a promit à son frère de veiller sur lui, en dépit de tous les tracas que cela représentent, dans sa vie quotidienne personnelle et professionnelle.  Il lui est difficile de confier son frère à un institut froid et impersonnel.

Nouveaux talents à suivre !

Quelques guest-stars apparaissent au gré des images filmées de façon poétique, apportant encore plus de dimensions aux personnages et de profondeur à l’histoire. Les frères HARRAG on su s’entourer de pointures pour ce court-métrage, où la musique a été réalisée par Kuamen, ex membre du groupe de rap NCC fondé en 1993  avec les rappeurs Sefyu et Baba. L’acteur Mahdi Alaoui, qu’on a pu voir dans les films « L’élève Ducobu » de Philippe de Chauveron ou encore « Le Doudou » avec Kad Merad, interprète ainsi avec brio le rôle du grand-frère handicapé. La mode n’est pas en reste non plus, puisque les frères HARRAG ont fait appel au styliste, Calvin NYMON (@callmecalvinnymon) et à sa marque, North Hill (@northhillparis) pour habiller les acteurs du film.

Inspirée d’une histoire vraie et de situations vécues par les frères HARRAG, tous deux âgés de 36 ans et originaires de Montreuil (93), Grand Gaillard se distingue par sa vibrante humanité, solidarité et message d’espoir aux personnes qui donnent de leurs temps et amour, pour aider un proche dépendant.

L’acteur Mahdi Alaoui

Une belle leçon d’humanité, qui nous laisse tout.e chose  lorsqu’on sort de la salle obscure, pour se rendre ensuite au cocktail dînatoire…

J’ai cru comprendre, au détour d’un échange super sympa avec les 2 réalisateurs, qu’un nouveau projet verrait bientôt le jour, produit par la société de production Studio Ciné Magueule et intitulé « L’Escale ». A la rédaction de Kiss City Paris, nous sommes déjà sur le coup…Gageons que ces jumeaux atypiques marqueront de leurs empreintes le cinéma français !

 

 

 

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