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Sauvons le cinéma français

La Baule est incontestablement la ville qui monte. Depuis que Franck LOUVRIER et ses équipes sont aux manettes, la célèbre station balnéaire, villégiature préférée des personnalités connaît un essor culturel et sportif incontestable. 

Par Estelle GUEÏ

 

La Baule, un Art de Vivre à la Française

Classée parmi l’une des plus belles baies du monde et des plus longues plages d’Europe, La Baule n’a pas à rougir de ses consœurs côtières telles Deauville ou Cannes. En 2023 l’équipe de rugby d’Argentine posera ses crampons à l’Hermitage, maison Bauloise phare du Groupe hôtelier international Barrière, très présent dans la station. Le Groupe de M. DESSSEIGNE est historiquement implanté à La Baule : l’Hôtel Royal, le Castel Marie-Louise, l’Hermitage, le Casino aux 200 machines à sous, son Golf international de 45 trous, son Tennis Country Club, cafés et restaurants de plage où l’on croise et décroise les stars du show-biz.

La Baule incarne un véritable art de vivre à la française. Un calme suranné, une douceur de vivre, un air vivifiant froissant gentiment les polos et shorts colorés des vacanciers. A La Baule, le Parisien troque son air grognon pour se laisser emporter par le lifestyle de ce « pays des vacances ». 

C’est dans cette ambiance, où traditions et modernité se mêlent, que je pose mes valises au Christina Hôtel, établissement recommandé par Stéphane MALHAIRE (Vice-Président Événementiel du Festival de La Baule). Installée face à la mer, je savoure le spectacle. La ville est encore assoupie, tandis que le soleil orangé glisse dans les draps bleutés de l’océan.

 

La chambre face à la mer, de l’Hôtel Christina, à La Baule, a accueilli l’équipe KissCity Paris pendant le Festival du Cinema

 

Le paysage dégage une telle sérénité que je me sens à la fois apaisée et revigorée pour couvrir cette 8ème édition du Festival du Cinéma et de la Musique de Film. Dans mon périple culturel, le journaliste et apprenti acteur Nantais, François RENELEAU-GRENAPIN, m’accompagne.  Le reportage prend des allures de comédie, lorsqu’il ponctue les interviews croisées de ses imitations à la LUCHINI ou HALLYDAY. L’aventure promet d’être désopilante et pleine de savoureux sketchs !

 

Estelle GUEÏ, François RENELEAU-GRAPIN et Louis BRUNET

 

Le Festival qui monte 

L’équipe du Festival International du Cinéma et de la Musique de Film de La Baule a réussi en 8 ans, à rendre incontournable ce rendez-vous des cinéphiles et mélomanes.

 

Rencontre avec l’acteur et réalisateur du film « Rumba la Vie », Franck Dubosc

Cet événement national gagne du galon avec pugnacité, rigueur et créativité. Cela se ressent dans l’éclectisme des animations (projections de films en avant-première en présence des équipes de tournage, diffusions en plein air, Master Class, concert de musique classique, compétition de courts métrages, docs musicaux…).  Ses créateurs ne sont pas tombés dans l’écueil de ce rendez-vous trop élitiste et pointu, car avant tout le cinéma est vecteur de partage, créateur de discussions passionnées pour nous faire voyager dans l’espace et dans le temps.

 

Sam Bobino et Pascal Langlois

 

Grâce à ces initiatives et rencontres autour du cinéma et de la musique de films, on sort de nos écrans de smartphones et tablettes. Il n’est pas rare de ressentir de la peine, de la joie, (rarement de l’indifférence), après une sortie au cinéma. Tous nos sens sont sollicités. La musique nous pénètre au-delà de nos oreilles. La richesse des dialogues semble parfois nous adresser des signes et nous stimule l’esprit. Qui n’a pas ressenti un élan presque vital, magique en sortant d’une séance de ciné ? Je pense à certains films notamment découverts tardivement, mais qui même des décennies plus tard continueront à nous émouvoir et à nous inspirer. Certains films, rappellent ces romans d’apprentissage qui impriment notre jeunesse d’idées nouvelles. Comme les livres de Philippe LABRO, Manuella ou l’Étudiant Américain qui ont longtemps été des références chez les bacheliers et étudiants. De la page à la bobine, le fil est ténu.

Le film, objet cinématographique par excellence, agit comme un catalyseur. Il scanne notre société, notre époque et nos contemporains pour nous livrer des messages puissants, correspondant parfois à des étapes de notre vie. Le cinéma devient alors une autre lecture de la vie….

 

Avant-première du film Menteur avec le Réalisateur Olivier BAROUX  et Tarek BOUDALI

 

Pourquoi préserver la magie du 7ème art ?

Grâce à ce Festival j’ai compris que tout comme à la télévision, la base d’un bon reportage ou d’un bon film, est l’écriture du synopsis au scénario. Le jeu d’acteurs prend vie avec les dialogues imaginés par le scénariste. Le réalisateur donne ensuite vie en images aux idées, avant qu’elles ne soient mises en scène par le metteur en scène, puis interprétées avec brio par les comédiens. Un travail d’équipe, aux rouages inventifs, insoupçonnés, qu’on oublie souvent en tant que spectateurs. Franck Dubosc, que vous avons interviewé, aime à rappeler que ce ballet créatif, aux multiples univers, n’est possible qu’avec l’aide du public.

 

Interview du réalisateur et compositeur des films « Les Choristes », « Le Temps des Secrets », Christophe BARRATIER, aussi Président du Festival de La Baule

 

Or, pendant la pandémie liée au covid-19, 33 % des 15-30 ans ont témoigné d’un profond sentiment de solitude, ayant pour seuls points d’horizons leurs salons ou chambres. Aujourd’hui encore, certains sont toujours prisonniers de leurs smartphones, ordi ou tablettes. Ils oublient de vivre hors des écrans. L’idée d’aller au cinéma n’est pas de quitter son canapé ou son lit pour un écran plus grand, mais bien de partager des émotions intenses avec des ami.e.s, sa moitié, sa famille ou même seul.e au milieu de la foule. L’expérience est belle et synesthésique lorsqu’on se rend au cinéma. Notre acuité cognitive, tous nos sens sont alors sollicités, créant des souvenirs impérissables.

Certains films, aux images, dialogues et musiques somptueuses, suscitent de telles émotions, que des années plus tard nous en parlons avec une passion contagieuse. C’est le cas du Grand Bleu, La Route de Madison, Forest Gump, Scarface, qui restent des œuvres intergénérationnelles. Les différences de générations sont gommées grâce au cinéma. Tel est l’effet des films aux dialogues à la AUDIARD, servis sur des compositions musicales impérissables comme celles de Michel LEGRAND, Vladimir COSMA ou encore Alexandre DESPLAT qui était l’invité de cette 8ème édition. C’est ce public que le cinéma doit reconquérir. L’un des effets dévastateurs de la pandémie du Covid-19, est la division entre citoyens, l’exacerbation des fragilités de toutes sortes, et l’addiction à certaines habitudes contre-productives. Pendant 2 ans et demi, notre santé mentale a été mise à rude épreuve. Nous avons besoin de nous renforcer ou de nous reconstruire, grâce aux activités culturelles, sportives, intellectuelles et liens sociaux, réels et non uniquement virtuels.

Les esprits chagrins sonneront le glas du cinéma, claironnant que « la nouvelle génération est encodée différemment »« qu’ils ne veulent plus aller dans des salles de cinéma car c’est has been et préfèrent les écrans de leurs smartphones ».  Seulement ce qu’ils oublient, c’est que comme lors de l’arrivée de la télévision en 1925, celle-ci n’a pas tué pour autant le cinéma. En faisant même sa promotion. Plus proches de notre époque, ces mêmes prédicateurs pessimistes prédisaient la mort des concerts avec l’arrivée du streaming.

L’avenir nous a prouvé que selon les époques, les habitudes évoluent, mais qu’une nouvelle technologie ne supprime pas forcément l’ancienne. Au contraire, elles sont complémentaires, sources d’innovations et de nouveaux modes de consommation !

Par conséquent, se réapproprier les salles obscures de cinéma est une nécessité vitale, pour sauver une industrie produisant du rêve, des vocations et des souvenirs impérissables auprès des cinéphiles de tous les pays, de toutes les sensibilités et de toutes les générations.

 

 

 

 

 

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