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De l’humanitaire à la chirurgie esthétique

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Itinéraire d’un médecin gâté

Après avoir sillonné l’Algérie en période de guerres civiles en tant que médecin réanimateur, le Dr Alain Berkovits se consacre à présent à la réparation de l’âme et du corps à travers la chirurgie esthétique. Il se livre à Kiss City sur son métier, ses passions et les combats qui l’animent.
Propos recueillis par Estelle Guei

 

Vous avez fait vos classes à l’hôpital Avicenne, à Bobigny, Paris XIII. Quel interne étiez-vous ?

Un interne extrêmement doué et studieux car je suis arrivé 5ème sur 3 000 sans avoir jamais redoublé !

Au lieu d’installer votre cabinet à Paris, vous avez préféré embarquer pour l’Algérie, en pleine guerre civile, pour pratiquer la médecine d’urgence, parfois au prix de votre vie… Pourquoi cette volonté de prendre des risques ?

C’est un concours de circonstances. J’étais passionné par la médecine d’urgence, aussi quand mes études se sont achevées, j’ai commencé à faire de l’humanitaire en Afrique pour des pétroliers. A cette époque ils embauchaient uniquement des médecins soignant le paludisme. Suite à un changement politique, les pétroliers se sont mis à recruter des médecins urgentistes et réanimateurs. Je me suis retrouvé en pleine guerre civile algérienne de 1990 à 1998. Malgré les dangers et les meurtres incessants, nous étions obligés de rester sur place pour prendre en charge les expatriés victimes d’AVC, infarctus, accidents de voiture ou autre…

Quelle était votre mission ?

Notre mission était de prendre en charge les blessés et traiter les pathologies graves, mettre en place des structures de réanimation pour les confier à des structures spécialisées en Europe, en Suisse et en France principalement. Ainsi par ce biais, nous avons pu former les médecins locaux via une convention avec quelques hôpitaux.

Une anecdote qui vous a marqué ?

Deux amis ingénieurs, un Français et un Italien, qui travaillaient pour un pétrolier en Algérie, ont été pris en otage par des islamistes lors d’une mission. Ils furent décapités et le campement brûlé. Leurs têtes ont été retrouvées 3 semaines plus tard au milieu des cendres… Contacté à 5h du matin, j’ai immédiatement sauté dans l’avion pour aider à la prise en charge des blessés !

Quel est le déclic qui vous a orienté vers la chirurgie esthétique ?

Après avoir aidé des chirurgiens esthétiques locaux pour réparer les cicatrices des grands brûlés ou accidentés, j’ai commencé à m’y intéresser et passer les diplômes idoines.

A l’heure actuelle le goût du risque vous manque-t-il parfois ?

Cette période pleine d’adrénaline était très excitante mais comme tout le monde, en vieillissant, on cherche plutôt à contempler les fleurs de son jardin, écouter les oiseaux chanter et regarder la rivière s’écouler (rires). En revanche niveau frisson, j’ai toujours été féru d’aviation et adore piloter à mes heures perdues…

Justement, parlez-nous un peu de votre passion pour les avions ?

Enfant je souhaitais être pilote de ligne mais mes parents n’avaient pas d’argent, j’ai donc priorisé mes études de médecine. Quand j’étais étudiant en médecine, dès que je gagnais des sous, je les investissais dans des cours d’aviation. Lors d’un séjour aux Etats-Unis, j’ai rencontré une femme, elle aussi médecin, qui possédait son ATPL théorique (Airline Transport Pilot Licence, ndlr). Nous avons alors décidé de passer notre diplôme professionnel ensemble pour piloter des avions bimoteurs.

Votre fille aînée dirige une société de jets privés au Bourget. L’aviation, c’est donc une histoire de famille ?

Oui je pense lui avoir transmis ma passion ! Emma, a créé sa société Access Air Global et mon autre fille, Estelle, est ingénieure chez Airbus, quant à mon fils de 17 ans, Sammy, veut être pilote de ligne ! Enfants, je les emmenais aux USA dans de petits avions que je pilotais moi-même ; comme un rite initiatique, pour marquer le passage de l’enfance à l’adolescence.

Revenons à la médecine, quels sont les avantages et inconvénients d’être chirurgien esthétique ?

Le principal avantage, c’est le retour des personnes qui nous remercient. L’inconvénient de ce métier c’est que nous rencontrons beaucoup de personnes souffrant de dysmorphophobie, c’est-à-dire qu’ils se trouveront toujours un défaut, quelque soit le résultat obtenu!

Comment définiriez-vous votre métier ?

Des personnes souffrent psychologiquement en raison d’un complexe physique : nez tordu, perte de cheveux, paupières tombantes, bourrelets disgracieux etc… Notre but est simple : corriger ces problèmes et rendre heureux nos patients !

Dans votre métier qu’est-ce qui est le plus difficile ?

La concentration, car le diable se cache dans les détails !

Le truc qui vous agace dans votre milieu ?

Lorsque j’annonce mon métier à des personnes que je ne connais pas, toute la soirée est monopolisée sur leurs petits défauts et la manière d’y remédier, alors que je n’ai qu’une envie : parler politique, culture et refaire le monde !

Quelle est la proposition la plus saugrenue que l’on vous ait faite ?

Une dame qui souhaitait qu’on lui prélève ses cheveux pour les greffer sur son pubis… Dans le même registre, un homme voulait se faire blanchir l’anus avec des produits. Dans les 2 cas j’ai refusé.

Quel est le plus beau témoignage professionnel que l’on vous ait fait ?

Une dame, à qui je fais régulièrement des injections d’acide hyaluronique, m’a confié paraître 15 ans de moins et vivre une véritable renaissance grâce aux fils tenseurs que je lui ai posés…

Une personnalité dont vous rêveriez de vous occuper ?

Zinedine Zidane mais malheureusement il n’a pas assez de zones donneuse pour greffer des cheveux (rires) En plus, sa calvitie lui va très bien !

Un secret pour être belle sans passer par le bistouri ?

Bien hydrater sa peau, boire beaucoup d’eau, avoir une alimentation saine et faire du sport. Surtout, éviter le triangle perdant : soleil, cigarette et alcool qui favorisent le vieillissement prématuré de la peau. Après, vous pouvez aller voir un médecin pour faire enlever les petites rides qui vous embêtent ou refaire l’ovale de votre visage.

Parlez-nous de cette nouvelle méthode pour perdre du poids grâce au froid ?

La cryolipolyse est une technique découverte par des dentistes américains qui se sont aperçus que le froid détruisait entre 25 et 30 % des cellules graisseuses. Nous avons acheté 2 machines permettant de faire fondre les graisses localisées sur les hanches, l’intérieur des genoux, le ventre, les bras et le menton. Nous proposons ainsi de nouvelles méthodes d’amincissement indolores, rapides et sans intervention chirurgicale. C’est parfait pour offrir au patient plus de confort et de résultats, sans chirurgie et sans suites opératoires compliquées !

 

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