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Expo Paris-Bruxelles 1880-1914

Paris-Bruxelles, 1880-1914. L’Effervescence des visions artistiques 

Issues d’une collection privée de 5 000 oeuvres, dont 400 ont été prêtées au Palais Lumière, d’Évian, c’est avec beaucoup de plaisir, que je vous partage la découverte artistique riche et dense, de l’expo Paris-Bruxelles, 1880-1914. L’Effervescence des visions artistiques ! Embarquons dans une visite documentée et présentée, par Marie, Médiatrice du Palais Lumière.

Par Estelle GUEÏ

Dimanche 14 Décembre 2025

 

 

Quand l’émancipation féminine et la liberté d’expression, propulsent l’art vers une nouvelle dimension sociale 

Riche et dense, l’expo Paris-Bruxelles, 1880-1914. L’Effervescence des visions artistiques nous entraîne dans les différents mouvements artistiques de la peinture française, témoins de l’évolution de notre société au fil des décennies. Avec passion et expertise, Marie, Médiatrice et experte en histoire de l’art au Palais Lumière, me régale de son savoir. Elle me partage avec bonheur moults anecdotes sur les artistes et leurs muses, les particularités des techniques artistiques, ainsi que le contexte historique.

 

Une exposition riche et dense à Évian : Paris Bruxelles 1880-1914. Effervescence des visions artistiques.

Car pour mieux apprécier et comprendre une œuvre d’art, il est essentiel de mettre en perspective le contexte historique, de connaître quelques éléments de la vie de l’artiste. Un pas de côté qui confère encore plus de magie et de résonance à l’œuvre !

 

Et si nous réalisions ensemble un pas de côté, pour mieux apprécier la magie des oeuvres d’art ?

 

Par exemple, aviez-vous remarqué que la majorité des tableaux de la Belle Époque représentaient des femmes à la chevelure rousse ou blonde vénitienne ? Alors que l’actrice Sarah Bernhardt était brune, pourtant Alfons Mucha la représenta sous les traits d’une rousse pour la réclame Lu Lefèvre-UtilePourquoi cette omniprésence de la femme rousse dans les œuvres d’art de la Belle Époque (1871-1914) ? Avec malice, Marie me dévoile un « secret de Polichinelle » partagé par tous les citadins des villes lumières du Grand Siècle.

Nombre de comédiennes étaient demi-mondaines ou courtisanes, admirées tout autant pour leur beauté, que pour leur esprit et talent

 

 Liane de Pougy et sa chevelure rousse flamboyante a marqué l’histoire des arts…

 

Adulées par le public, mises en lumière avant l’ère d’internet par les journaux de l’époque, leurs admirateurs les entretenaient et les couvraient de cadeaux pour gagner leurs faveurs. 

L’une des plus célèbres courtisanes de la Belle Époque fut Liane de Pougy (alias Anne-Marie Chassaigne). Actrice contemporaine de Sarah Bernhardt, de nombreux tableaux et réclames célèbrent son visage et sa silhouette.

 

 

Un parfum de scandales entourait ces femmes mystérieuses, aux mœurs libres, vivant comme des garçons, multipliant les amants, s’affranchissant du joug patriarcal, et de la bien-pensance, pour vivre comme il leur chantait !

 

L’une des plus célèbres courtisanes de la Belle Époque, Liane de Pougy, actrice contemporaine de Sarah Bernhardt, inspira les peintres de la Belle Époque

 

Les courtisanes furent des féministes avant l’heure en quelque sorte.  Elles ouvrirent la voie à l’ère de la femme moderne, s’affichant aux bras de leurs amants ou mécènes sans complexe.  Alors que j’admire les tableaux de ces magnifiques femmes, à la chevelure flamboyante, malicieusement, Marie s’amuse : « Les hommes avaient bien des maîtresses, nan ?! Alors, pourquoi pas les femmes également ? Et les demi-mondaines n’étaient pas des prostituées, mais des femmes libres, qui assumaient leurs envies.»

 

Les demi-mondaines souvent représentées rousses par les artistes étaient aussi nommées « Les Horizontales »

 

Marie m’explique ensuite que ces tableaux témoignent de la volonté des femmes de s’émanciper du patriarcat, en assumant un mode de vie épris de liberté et de réalisations individuelles à travers l’art. Ainsi, ces demi-mondaines se réalisèrent dans des disciplines aussi éclectiques que le théâtre (Jeanne Duval, Sarah Bernhardt…), la sculpture (Laure Hayman), danseuse (Cléo de Mérode, Mata-Hari), la chanson (Caroline Otero), etc. Sous des pseudonymes d’apparence noble, comme La Païva ou Cora Pearlles demi-mondaines vécurent des vies intenses, riches, libres, à une époque où les femmes n’avaient pas le droit travailler sans l’autorisation de leurs maris, ni d’ouvrir un compte bancaire et encore moins de voter !

 

Des moments d’intimité partagés entre la courtisane et son admirateur lors de sa toilette

 

Par conséquent, la grande époque des Horizontales ouvrit en France et dans les « villes lumières » la voie au féminisme.  Une révolution sociale portée par les peintres et accélérée notamment par la seconde guerre mondiale. En effet, en 14-18 de nombreux artistes furent mobilisés à la demande du gouvernement, contrairement à la guerre de 1870, où les militaires de formation seulement menèrent le combat contre les prussiens. Or, les peintres pas du tout armés pour ôter la vie de leurs contemporains, même ennemis, ou pour assister à des tueries de masses, ils revinrent de la guerre, dévastés, choqués. Ce qui fut le cas de Georges BraqueFernand LégerJean Cocteau ou encore Marc Chagall.

De formation académique, le choc des combats donna brutalement envie aux peintres de casser les codes, de s’émanciper de l’ordre établi, du conformisme ambiant pour réinventer l’art.

C’est ainsi qu’émergea l’art abstrait avec des artistes novateurs comme Kandinski, MondrianRothkode Kooning ou encore Klint.

 

C’est à Montmartre que la peinture se libère, clin d’oeil au Moulin Rouge  !

 

Quid de l’art à l’ère de l’essor industriel et du progrès technologique ?

Les avancées scientifiques à l’instar de l’arrivée du chemin de fer contribuèrent à faire évoluer l’art. Imaginez-vous comment l’invention des tubes de peintures permit aux peintres de sortir de leurs ateliers, pour peindre en pleine nature plus facilement ?

Grâce aux innovations, les techniques artistiques évoluent, pour le plus grand plaisir des spectateurs et amateurs d’art.

On pense notamment à MonetBerthe Morisot ou encore Renoir, qui accompagnèrent le mouvement des impressionnistes. Alors que le chemin de fer désenclave les villes, les peintres curieux et avides de nouveauté, parcourent le monde le nez au vent et les pinceaux en bandoulières. Marie me raconte l’histoire des différents tableaux. L’apparition des différentes écoles qui se développèrent en même temps que le chemin de fer. Ainsi, l’école de Pont-Aven met à l’honneur la Bretagne et le travail de la terre. Je découvre aussi le rôle des femmes bretonnes, présentent dans les travaux des champs, et représentées par Maurice Denis. D’autres villes de France suivront comme Giverny, Marseille ou Aix-en-Provence. Des villes et villages sortent de l’ombre, devenant des sujets de peinture à part entière !

Toujours dans cette quête d’innovation, les voyages régénèrent l’art, comme en témoigne encore aujourd’hui les œuvres de Rivière, artiste inspiré par le Japon.

Sous l’influence de l’artiste japonais Hokusai, Rivière japonise la Bretagne dans son tableau « L’Arrachage des pommes de terre ». Il poussera le concept encore plus loin, en mettant en scène la Tour Eiffel sous 36 angles différents. Un principe encore inspiré par le japonais Hokusai, qui peignit Les Trente-six vues du mont Fujiangles !

 

 

Grâce à Marie, je vis autrement cette exposition dense et saisissante. Une passion qu’elle arrive à me communiquer et que j’essaie de vous retranscrire à travers mon petit regard de passionnée d’art !

 

Donc, vous l’aurez compris, les avancées techniques, loin de mettre en péril l’humanité, contribuent également à l’émancipation des peuples, à créer de nouvelles formes d’expressions et à ouvrir l’esprit. Pour asseoir sa démonstration, Marie me confie « utiliser tous les jours l’IA dans son travail ». Et d’ajouter une réflexion sibylline : « Le monde avance. Pourquoi freiner le progrès ? Plus je vis, plus je me dis que le fait d’être curieux nous éloigne du jugement ! » 

Marie, ma Guide privée du jour, me partage son amour de l’art et de la Belle Époque lors de l’expo Paris-Bruxelles, 1880-1914. L’Effervescence des visions artistiques 

 

Vous l’aurez compris, l’exposition Paris-Bruxelles, 1880-1914. L’Effervescence des visions artistiques, savamment scénarisée, et mise en musique également, regorge d’histoires, de profondeur de réflexions et de quête de sens. 

Cela vaut le détour de découvrir le foisonnement culturel de la ville d’Évian, qui vient par ailleurs de rejoindre le club très select des villes labellisées par l’Unesco : Villes créatives de l’UNESCO (RVCU) ! 

 

Ouvert du mercredi au dimanche 10h-18h, mardi 14h-18h (10h-18h durant les vacances scolaires) et les jours fériés (fermé le 25 décembre et le 1er janvier).
️ Visites commentées pour les individuels du mardi au vendredi à 14h30 et les samedis et dimanches à 14h30 et 16h. Possibilité de visites commentées groupes
Sur RDV : 04 50 83 10 19 / 04 50 83 15 90
Quai Charles Albert Besson, 74500 Évian-les-Bains
Tarifs : 9,00 € (plein tarif) / 7,00 € (tarif réduit) / Gratuit (-16 ans)

 

Ces oeuvres privées sont parfois exposées au Petit Palais, à Paris et au Musée de Montmartre.

  

 

 

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