Société : La Menace Shein 

Shein, fossoyeur de la planète 

Depuis l’arrivée de Shein au BHV, Frédéric Merlin, le Président de la SGM qui a racheté le BHV en Novembre 2023, nage en plein bad buzz. Alors que quelques mois auparavant, il se félicitait de l’arrivée de Shein et de la force de frappe que pourrait lui apporter l’enseigne chinoise, avec ses 25 millions de clients français déjà acquis en ligne. Un calcul algorithmique cynique, d’autant plus Shein vient à nouveau de provoquer un énième scandale avec la vente de poupées sexuelles à l’effigie d’enfants. Que signifie ce virage sociétal, civilisationnel et technologique, que nous sentons frémir inexorablement ?

Par Estelle GUEÏ

Mardi 4 Novembre 2025

 

 Shein, le géant chinois, une menace sociétale et environnementale 

Depuis quelques jours, le géant asiatique de l’e-commerce Shein (prononcer chine), est au cœur d’une vive polémique à caractère pédo criminelle suite à la commercialisation de poupées sexuelles d’apparence enfantine selon la DGCCRF. Shein sera convoquée sous quinzaine devant les députés, comme l’a déclaré dans un communiqué, le rapporteur de la mission d’information sur les contrôles des produits importés en France.

Loin d’être un cas isolé, le scandale Shein met en lumière selon Sarah El Haïry, la Haute-commissaire à l’Enfance, d’autres plateformes de e-commerce qui « usent d’entourloupes » pour éviter les poursuites en omettant d’indiquer les descriptions des objets qu’elles vendent. Un abjecte tour de passe comme elle l’explique  : « Ils vont mettre l’image, la photo, mais ils ne mettent pas dans les mots-clés que c’est une poupée sexuelle » avant d’ajouter : « Ils essaient de nous faire perdre du temps et mettent en danger les enfants. »

 

 

Les ramifications liées à la pédocriminalité sont tentaculaires sur le web puisque nos confrères de Franceinfo ont constaté, à l’heure où nous publions cet article, que des poupées en silicone similaires à celles vendues sur le site Shein avaient également été proposées au prix de 247 € sur le site d’un autre géant du e-commerce, AliExpress, la marketplace du géant chinois Alibaba, avant d’être retirées.

Pour le moment, on ignore encore si la DGCCRF a été saisie du dossier concernant le site chinois de e-commerce AliExpress…

Également dans le collimateur de la justice, les plateformes Temu et Wish sont pointées du doigt, pour « diffusion de contenus pornographiques sans mesure de filtrage » alors que ces sites sont « trop facilement accessibles à des mineurs ».

Pour rappel, la plateforme de vente en ligne chinoise, Shein, avait déjà écopé d’une amende de 40 millions d’euros en juillet dernier par la DGCCRF pour « pratiques commerciales trompeuses à l’égard des consommateurs sur la réalité des réductions de prix accordées et sur la portée des engagements concernant les allégations environnementales ». Toujours dans l’œil du collimateur, l’entreprise asiatique a également été condamnée à une amende de 150 millions d’euros par la Cnil le 1er septembre 2025 pour « non-respect des règles applicables en matière de traceurs (cookies) ».

 

 

 

Shein, une marque récidiviste 

Coutumier du fait, le site d’ultra-fashion, Shein, fait régulièrement l’objet de critiques pour le mode de consommation qu’il promeut et leurs conséquences écologiques. Des dérives et menaces environnementales dangereuses aussi bien pour la planète que pour les consommateurs, à tel point qu’une loi anti fast-fashion devrait être adoptée définitivement. Celle-ci vise particulièrement Shein dont beaucoup de produits de mauvaise qualité ne respectent pas les exigences européennes selon l’UFC-Que Choisir. 

En effet, outre que le groupe chinois Shein, représente de réels risques pour les marques françaises soucieuses de l’environnement et des conditions de travail de leurs employés, la marque est régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes. Comme l’a si bien souligné l’UCV (Le Bon Marché, Printemps, Monoprix…) dans un communiqué de presse rédigé en commun avec l’Alliance du Commerce : « le développement du groupe d’ultra fast fashion repose sur un modèle de contournement des règles condamné à de multiples reprises par les autorités ». 

 

Face à ces menaces de conquêtes commerciales non-éthiques, plus que jamais, chaque citoyen français, européen, devrait être vigilant et conscient de ses choix de consommation, susceptibles de mettre à mal la planète, les emplois et sa propre santé.

Chez KissCity Mag, nous nous engageons massivement pour une consommation environnementale éthique et pour la protection des Droits de l’Homme et de l’Enfance !

Une très mauvaise réputation qui provoque notamment un mouvement général de protestations aussi bien du côté des médias, que des pouvoirs publics et des citoyens français. Tous sont outrés, voire consternés, que cette marque bas de gamme, foulant du pied les droits de l’homme, la planète, la protection de l’enfance et les conditions de travail, puisse ouvrir prochainement un store Shein au centre commercial BHV du Marais, à Paris, et dans 5 autres Galeries Lafayette, en région !

 

Depuis l’annonce de l’installation de Shein au sein du mythique BHV, adresse mythique consacrée à l’univers du Luxe, ouvert depuis 1856, dans le quartier du Marais, de nombreuses défections ont eu lieu comme DISNEY, LA CAISSE DES DÉPÔTS, les produits de maternité TALM, la marque de cosmétiques MERCI HANDY ou encore la marque de produits alimentaires AIME.

Face à ce tollé médiatique, la SGM, propriétaire du magasin, assume pleinement son partenariat avec le géant chinois. Le patron du BHV, Frédéric Merlin s’est exprimé à ce jour sur son compte Instagram qualifiant « d’indécent » et «d’inacceptable » la vente par Shein de « poupées à caractère sexuel », tout en continuant en même temps de défendre l’ouverture d’un espace Shein au sein du grand magasin parisien…

 

 

Une imposture que dénonce l’Alliance du Commerce :  » Shein ne peut pas être le sauveur d’un secteur qu’il a contribué à affaiblir « . Avant de souligner l’incohérence de ce partenariat commercial qui confère à la marque chinoise « une forme de reconnaissance, alors même que son fonctionnement est contraire aux efforts de transformation du secteur ». 

En somme, Shein est le fossoyeur de nos valeurs, de notre santé, de nos emplois, de notre savoir-faire, de notre histoire, plutôt qu’un libérateur ! 

Car derrière ces prix ridiculement bas, se cachent des produits toxiques aux matière chargées de perturbateurs endocriniens favorisant divers troubles autistiques (TSA) comme il été prouvé par une étude suédoise publiée dans la revue Science, signalée par Michel BOUBLIL, liée au développement cérébral. Une enquête épidémiologique et un travail expérimental menés sur des modèles cellulaires et in vivo.

 

Lutter contre Shein et la fast-fashion pour protéger notre Art de Vivre et notre santé !

Comment lutter contre les forces en marche, face aux mastodontes que sont Shein ou Temu ?

Après avoir posté sur le compte Insta de KissCity Mag des stories de soutien contre la fast-fashion et les bavures provoquées par Shein sur le territoire français, des témoignages de KissCiteurs nous sont parvenus que nous publions avec leurs autorisations :

Yasmine : « Je n’ai jamais acheté quoique ce soit sur ce site bas de gamme. Même si c’est plus cher, je préfère acheter soit des produits français ou européens. C’est le prix de la qualité et de l’éthique. De plus, les textiles à très bas prix, c’est comme la malbouffe : vite consommés, vite oubliés et avec des effets secondaires sur la santé!»

Esther : « SHEIN et TEMU sont des chevaux de Troie pour déstabiliser l’Europe. Derrière se cachent non seulement des enjeux économiques mais aussi une volonté politique. Soyons conscients de l’impact de notre consommation ! »

 

Côté politique, l’offensive n’a pas tardé. Notamment la Confédération des commerçants de France qui a exigé « un contrôle immédiat » par la Répression des fraudes « des promotions et pratiques commerciales de Shein dans ses corners BHV/Galeries Lafayette » et « des sanctions exemplaires en cas d’infractions constatées ».

Autre voix, vent debout, face au mastodonte de la fast fashion, la société civile s’est aussi exprimée sur l’affaire des poupées à caractère pédo criminelle. Ainsi, l’association de lutte contre la pédocriminalité, Mouv’Enfants, a manifesté devant le BHV, à Paris, où doit s’installer le corner Shein sur 1.000 m2, au sixième étage du mythique magasin.

En effet, comme l’affirme Arnaud GALLAIS cofondateur de Mouv’enfants, au micro d’Ici Paris-Île de France (ancien France Bleu) : « Shein alimente la pédocriminalité ». Celui-ci dénonce « la responsabilité du géant de la fast-fashion, qui continue de commercialiser des poupées sexuelles à l’effigie d’enfants sur ses plateformes à travers le monde ».

 

Comme vous l’aurez compris, loin de créer un enthousiasme, l’arrivée en fanfare du mastodonte chinois dans l’univers du luxe français a provoqué une levée de boucliers. 

 

10 Tonnes de vêtements jetables ont été déversé devant le Sénat pour exiger le vote de la loi anti fast-fashion

 

Notamment auprès de la Ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Anne LE HÉNANFF, qui a dénoncé des plateformes en lignes qui « doivent prendre leurs responsabilités et se conformer à notre droit et nos valeurs », ajoutant que « si tel n’est pas le cas, nous utiliserons systématiquement les moyens juridiques pour sanctionner et contraindre ».

Dans la même dynamique Roland LESCURE, Ministre de l’Économie, a donné de la voix au micro de nos confrères de BFM et de RMC : « Ces objets horribles, ils sont illégaux » avant d’ajouter : « il y aura une enquête judiciaire, si ces comportements sont répétés, nous serons en droit, et je le demanderai, qu’on interdise l’accès de la plateforme Shein au marché français ».

 

 

En région, les politiques manifestent également leur mécontentement, à l’instar du député de la Loire Antoine VERMOREL-MARQUES : « Aucun acteur économique ne peut se croire au-dessus de la loi. Un commerçant qui aurait vendu un tel objet aurait vu son magasin fermé immédiatement par arrêté préfectoral. Shein doit s’expliquer. »

Enfin, les acteurs économiques organisent également la riposte, face à ces marketplaces (sites où différents vendeurs commercialisent des objets), même si la tâche s’annonce ardue !

Comment lutter face à des plateformes chinoises qui ne se montrent absolument pas coopérantes, puisqu’elles sont inscrites dans une posture de toute puissance ?

En attendant, que les enquêteurs découvrent « qui a acheté ces produits mais aussi qui les a fabriqués. », une nouvelle enseigne nommée L’Appartement Français, propose une sélection de marques exclusivement françaises. Un pop-up de 200 m² installé face au BHV, en riposte depuis le 1^er novembre 2025.

Un acte hautement symbolique de résistance anti-fast fashion !

 

Soyons des citoyens et consommateurs engagés, éclairés, pour un monde plus éthique et respectueux de la planète