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Alerte du GIEC

L’espèce humaine et la planète sont en danger selon le 6ème rapport du GIEC. Noyée dans le tourbillon de la guerre en Ukraine, la sonnette d’alarme n’a pas trouvé suffisamment d’écho dans les médias mainstream alors que la menace est grande. Quelles sont les risques pour l’humanité et comment faire pour endiguer le désastre lié au réchauffement climatique ?

Par Estelle GUEÏ

 

Que dit le rapport du GIEC ?

Entre 3,3 et 3,6 milliards d’habitants à travers la planète seraient menacés par le réchauffement climatique selon le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)

270 auteurs issus de 67 pays, ont publié le résultat d’un travail qui a nécessité plus de 34.000 publications scientifiques. L’étude démontre qu’un réchauffement climatique infime de 1,1 °C provoque de dangereuses perturbations sur notre environnement et sociétés.

 

 

Selon le rapport du GIEC, les zones les plus sensibles se trouveraient dans les iles, en Afrique, Asie ou encore en Amérique du Nord.

Le danger est immédiat et nécessite plus que des « demi-mesures » pour réparer les dégâts irréversibles, que nous avons égoïstement provoqués. Si certaines régions du globe sont plus préparées que d’autres, beaucoup d’inégalités subsistent. Par exemple, les continents africain et asiatique, sont confrontés à l’apparition des maladies anciennes, comme le choléra. Et subissent la sécheresse extrême. Cependant, en Europe, nous devons faire face à des défis majeurs et immédiats :

  • L’utilisation non durable des ressources naturelles
  • Perte de la production agricole et qualité nutritive
  • L’urbanisation croissante
  • Les inégalités sociales
  • Flux migratoire
  • Feux de forêts
  • Inondations
  • Acidification des océans
  • Les pertes et les préjudices causés par les événements extrêmes
  • Des risques de pandémies et maladies respiratoires
  • Santé mentale des populations

 

Quelles sont les menaces ?

Avec l’allongement de l’espérance de vie, passée de 69 ans en 1950, à 90 ans en 2020, nous avons exploité la production terrienne d’une année en 8 mois. Si la médecine repousse les maladies, et donc prolonge notre passage sur terre, celle-ci n’est cependant pas extensible.  Ainsi nous nous retrouvons à plus de 3 générations à cohabiter sur une planète mise à mal par la surproduction engendrée par l’homme. Déforestation, bétonnage des terres, assèchement des cours d’eau, provoqueront à terme la 6 éme grande extinction : celle de l’homme lui-même !

Les chercheurs, notamment l’écologue du CNRS, Wolfgang CRAMER, co-auteur du rapport MAR 1 et qui a fourni la base scientifique régionale au GIEC, nous alertent sur la menace climatique de plus en plus réelle. Les symptômes affaiblissent chaque jour la santé de notre planète : inondations, incendies de forêts, canicule printanière dans les pays tempérés, fonte des glaces…

 

La disparition progressive du fleuve Gulf Stream, vieux de 4,1 millions d’années, dont la fonction physique est de séparer l’eau chaude, de l’eau froide, entre le Golf du Mexique et l’Océan Atlantique, signe aujourd’hui l’arrêt de mort de l’espèce humaine.

« La terre est en train de mourir, l’Homme est son cancer, la Terre envoie ses anticorps mais l’homme trouve le moyen de les tuer »

 

Incendie forestier en Australie

Cette métaphore résume parfaitement le processus d’autodestruction dans lequel l’Homme semble batifoler sans penser aux conséquences pour les générations futures, et pour sa propre survie actuelle.

Car oui, nous ne sommes plus en mode « vivre » mais « survie ». Sans vouloir jouer les Cassandre, prendre conscience du danger imminent dans lequel nous nous trouvons est une réalité.  La sonnette d’alarme a été enclenchée bien avant le rapport du GIEC

 

 

Déjà l’été dernier, en pleine pandémie de Covid-19, le bassin méditerranéen se révélait être le nouveau « point chaud » du réchauffement climatique, après l’Arctique. La deuxième région la plus vulnérable s’était réchauffée 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale. Ces records de chaleur sur le continent Européen sont révélateurs d’une catastrophe écologique immense comme l’avait admis le premier ministre Grec, Kyriakos MITSOTAKIS, après les terribles incendies qui ont ravagé 116.000 hectares en 2021. Un sinistre record, loin des 9.600 hectares brûlés en 2008…

Les menaces sont malheureusement bien réelles et le processus déjà à l’œuvre, en Méditerranée, notamment en Grèce :

  • Élévation du niveau de la mer
  • Augmentation des incendies de 1 109 % en un an
  • Les canicules pourraient causer la mort de 20.000 personnes en 2050
  • Perte de la faune et de la flore supérieures à la moyenne mondiale

 

Comment s’adapter ?

Si les mobilisations écologistes, sit-in et médiatisation de la Suédoise Greta THUNBERG ou de Cyril DION, contribuent à sensibiliser les pouvoirs politiques, médias et les citoyens, le sauvetage de notre planète nécessite des mesures drastiques d’adaptation.

D’autant plus que l’Organisation des Nations Unies prévoit que d’ici 2050, 70 % de la population vivra en ville. Des villes fortement menacées par le réchauffement climatique…

Alors comment, à notre échelle, au quotidien, pouvons-nous contribuer au rétablissement de notre planète, en pratiquant plus que le tri sélectif, pour réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre ?

 

 

La littérature écologique et les films dédiés à la planète nous donnent quelques changements de paradigmes. Notamment le fait de consommer bio ou vegan. D’être plus sensible à la traçabilité des aliments et aux conditions d’élevage des animaux.  Des choix éthiques et individuels qui permettent à terme de réduire les conséquences néfastes de l’élevage frénétique sur l’environnement. De belles initiatives existent comme la création des espaces écologiques ou nouveaux modes de consommation (fermes en permaculture, réseaux de solidarité en zone urbaine, fermes urbaines, circuit court…)

 

 

Nous devons modifier notre idéologie économique actuelle, où la nature est perçue comme une matière inerte, bonne à être exploitée. 

Il est urgent de repenser notre relation à l’environnement en prenant en compte le vivant humain et le vivant non humain. C’est à dire  réadapter notre vision du monde animal et végétal, vers un prisme environnemental, où nous nous libérons des habitudes consuméristes frénétiques et aliénantes. L’enjeu immédiat est de rechercher une forme de cohabitation interespèces, car les populations humaines sont interdépendantes et interconnectées entre leurs environnements naturels, le climat et la biodiversité́.

 

L’idée est de créer une société́ plus inclusive et équitable

 

En construisant par exemple des bâtiments écologiques, repenser le système d’approvisionnement d’eau potable et d’énergie renouvelable, utiliser des modes de transport durables reliant les zones urbaines et rurales. Ce cercle vertueux aurait pour effet de limiter les risques climatiques, tout en améliorant la qualité de vie sur Terre !

 

 

De plus, avec la vie moderne la chaine alimentaire s’est modifiée, certaines habitudes ne sont plus nécessaires. Militer au quotidien se traduit par des choix éthiques et une prise de conscience immédiatepour réduire les effets dévastateurs de la crise du climat sur la planète et sur l’homme.

Enfin, les experts nous enjoignent à ne plus penser en termes de simple « développement durable », mais en termes de «développement résilient » face au changement climatique. Car le rapport nous alerte aussi sur la question de la mal-adaptation des mesures qui peuvent se révéler complètement contre-productives à moyen/long termes. Comme la construction de cette digue pour protéger une région de la montée du niveau de la mer, entraînant avec elle, un développement non maîtrisé de la zone.

Pour relever le défi du sauvetage de notre Planète, Debra ROBERTS, coprésidente du Groupe de travail II du GIEC, nous rappelle que « tout le monde : gouvernements, secteur privé, société civile, doit œuvrer de concert » !

 

 

 

 

 

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